Un logo donc une histoire !

Comme on le sait bien de nos jours, le logo a une importance capitale dans l’évolution d’une marque… et ce phénomène ne date pas d’hier !

Depuis tout petit les logos m’ont toujours fasciné !  Que ce soit un logo de voiture ou celui d’un magasin, je me suis toujours demandé comment et dans quelles conditions ou motivations il a été créée. Et derrière chaque logo qui dure dans le temps, il faut savoir qu’il y a une histoire d’homme(s), avec des rencontres, des succès, des échecs, des erreurs… donc des détracteurs, et des fanatiques pour équilibrer tout ça !

Pour ce qui est de mon logo DIDJAMAN, c’est une histoire d’accident de parcours je dirai, ainsi que du bon sens et de l’amour de la part de mes amis qui sont généreux dans leurs idées et protecteurs dans leurs âmes !

Je suis ravi aujourd’hui car je leur dois énormément de reconnaissance par rapport à l’évolution de mon travail, ainsi que leur courage pour m’avoir dit franchement quand j’avais raison ou tort !

D’ailleurs ces amis sont toujours là. Merci à mes potos Oliv (de la Brasserie Nemeto, ZE super brasserie !!!) , Seb Jj, Dj Boz, Gilles Varesano, Gilles Beaucousin, Didier Daligault, Cedric Pla, Kelu Didg et les autres.

Voici donc mon logo sur cette image ci-contre. Celui-ci est le premier réalisé en Or massif par le talentueux bijoutier sertisseur Jérémy le Grand. Bien sûr les acquéreurs de Didgeridoo DIDJAMAN connaissent bien ce logo car j’ai commencé par le graver avec un pyrograveur dès mes premières productions d’instruments en 1996.

C’est mon ami Gilles Varesano (aka RIP), écrivain, qui a déboulé chez moi un jour en cette même année de 1996. Et qui voulait me voir car je venais de rentrer d’Australie avec un stock de didgeridoos bruts. A l’époque j’avais 28 ans et je faisais un transit dans ma chambre d’ado de chez mes parents pour pouvoir me refaire une santé financière car je revenais d’Australie et j’avais misé tout mon argent sur ce projet de fabrication de didgeridoos recueillis directement en Australie.

Pourquoi ? Juste comme ça ! Histoire de partager avec les français ce que je venais de découvrir lors d’un merveilleux trip que j’avais fait en 1995… et histoire de continuer ce rêve que j’avais vécu là-bas, et pourquoi pas en vivre d’ailleurs ?!

Et secrètement j’espérais toucher à la reconnaissance et au succès… mais chuuut, je n’avais que 28 ans !  C’est légitime je pense.

Donc mon ami Gilles sonne à la porte. Je descends lui ouvrir et je lui dis : « avant de picoler, je veux te montrer quelque chose, suis moi ! »

On descend dans le petit local atelier de mon beau-père, alors gardien d’une résidence, qui me l’avait prêté pour en fait un atelier de dépannage en attendant que je trouve un vrai atelier. J’ouvre et il découvre le premier stock de Didgeridoos en Eucalyptus d’Australie brut… avec cette odeur si particulière !

Il hallucine, il bloque… et un grand sourire se dessine sur ses lèvres et me dit :

  • T’es un malade Raf !!!  Il n’y a que toi pour faire ça… mais je suis sûr que ça pourrait marcher !!!
  • Ah bon tu crois ?
  • Bien sûr ! T’as déjà vu ça ailleurs toi ???
  • Oui, en Australie.
  • Mais t’es ouf ! J’te parle d’ici en France mec ?!
  • Ben non !
  • Ben voilà pourquoi ça pourrait marcher ! Fonce mon pote !

Je referme l’atelier et on monte chez moi, dans mon « ado-chambre », et Gilles voit un tableau blanc Velléda contre l’un des murs derrière mon lit :

  • C’est à toi ce tableau ?
  • Yes !
  • azy amène… on va faire un truc…
  • Quoi ?
  • Donne-moi un feutre steuplait…
  • Ok !
  • C’est comment ton nom de famille ? AMATO ? c’est ça ?
  • Bah jusqu’à aujourd’hui je pense oui…

Il note en gros l’initiale de mon nom de famille qui toute la hauteur du tableau… un grand « A » majuscule, et me dit :

  • Tu vois, je ne m’y connais pas trop mais je pense qu’il faudrait que tu te créés un logo, une marque quoi ! Car je suis sûr que si tu t’y mets maintenant, ça identifiera ton travail et que tu te protègeras en cas de problème également.
  • Pas con j’avoue !
  • Donc imagine en bas du A tu fais une sorte de pont entre les pointes…

Il dessine effectivement une sorte d’arc de cercle concave qui joint les 2 bouts du bas de la lettre A. Et c’est à ce moment-là que je lui prends le stylo des mains pour dessiner le prolongement en hauteur de cette même lettre… ce qui donnera pour finir une sorte de tipi !

On avait le nez collé au tableau à cet instant et sous un réflexe naturel, on recule en même temps et on voit le logo apparaître dans sa totalité… il est simple ! il est beau !  Il sourit… moi aussi !

On se checke la main :

  • T’aimes bien Raf ?
  • Graaaave !
  • Bon… on fête ça ? on picole quoi au fait ?
  • Ch’sais pas… mais on va picoler !!!

Le jour d’après, j’ai acheté un pyrograveur et j’apposais mon premier logo sur mon 1er didge… et je commençais les démarches pour faire un dépôt de protection auprès de l’INPI… bienvenu dans le bizz les amis !

Depuis ce jour-là, une sorte de fierté d’avoir accompli quelque chose s’est installé en moi. Ce qui ne m’a pas empêché de mettre au tribunal le magasin VIRGIN MEGASTORE des champs-Elysées pour avoir vendu les maquettes de mon tout premier album « One didge, One beat » dans leurs rayons !  Heureusement que j’avais bien mis égocentriquement mon logo sur la pochette, ce qui m’a permis de gagner le procès et de toucher des droits d’exploitations.

Comme quoi mon ami Gilles avait raison… « pour me protéger » comme il avait dit… Merci Gilles !

Mon logo a été comparé à toutes sortes de logos célèbres, comme celui de la lutte contre le sida, ou bien Nikki Beach par exemple. D’autres pensaient que c’était un logo pour donner le sens de la hauteur, vraiment bizarre mais bon. On m’a également demandé si l’instrument venait des indiens d’Amérique car ça représentait un tipi  pour eux. C’est d’ailleurs cette réflexion qui m’a donné le bon argument pour expliquer verbalement comment est mon logo quand on me demande au téléphone par exemple.

Conclusion :

Au final, les gens voient ce qu’ils veulent bien y voir… mais du moment que ça inspire, je trouve ça très sympa !  Depuis 1996 mon logo n’a pas changé, sauf la matière… toujours pour le meilleur et pour le plaisir !

N’hésitez pas à me laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir de lire vos impressions, vos émotions…

Raphaël Didjaman.