Pourquoi les artistes connus de Didgeridoo et Handpan sont-ils rares ?

Pourquoi les artistes connus de Didgeridoo et Handpan sont-ils rares ?

Pourquoi les artistes connus de Didgeridoo et Handpan sont-ils rares ?

Pourquoi y a-t-il très peu de joueurs comme HANG MASSIVE, David CHARRIER ou bien ZALEM qui comptabilisent des millions de vues sur Youtube et qui sont demandés à travers le monde pour jouer dans des festivals ?

Parce qu’ils travaillent dur et s’exposent, tout simplement !   J’aime bien le terme « tout simplement », car derrière ça se cache un investissement sans limites !  Des milliers d’heures… têtes baissées avec pour seul objectif : avancer !

Donc, pourquoi il y a très peu d’artistes connus qui représentent le Didgeridoo et le Handpan sur le marché musical mondial ?  Voilà plus de 25 ans que je vie et pense didgeridoo. Et cette question me trotte en tête depuis ces 5 dernières années. Il est évident qu’en travaillant avec plusieurs types de musiciens et artistes depuis toutes ces années, je me suis aperçu que le succès à plusieurs facettes. Je m’explique en plusieurs points.

  • 1. Ma première approche a été de me poser la question suivante : « Qu’est-ce que le succès ? La réussite ? »

J’ai remarqué que sur cette approche, les différents points de vue sont nombreux. Cela dépendra de la personne elle-même, par rapport à son vécu. Des gens le voit comme le fait d’être connu tout simplement. D’autres le verront comme le fait d’être riche financièrement. Je dis et précise riche financièrement, car beaucoup considèrent que la richesse est intérieure avant tout, puis extérieure ensuite. Personnellement, je pense faire partie des gens qui partagent leurs savoirs et qui en tireront une stabilité financière à un moment donné. En clair, je donne des cours de didgeridoo et je demande de l’argent en échange. Ce qui s’appelle être un « professeur ». C’est une façon de travailler en soi qui est un outil pour se faire connaitre également, mais plutôt de bouche à oreille on va dire. A chacun de prendre la voie qu’il ressent le mieux. Heureusement Youtube est devenu une alternative à tous les métiers aujourd’hui. Ce qui permet à chacun d’entre-nous de communiquer sur nos passions et métiers.

  • 2. Ma deuxième approche a été d’observer l’attitude des gens qui sont reconnus.

Je dis bien reconnu car le terme « reconnu » est plus identifié comme quelqu’un d’engagé et de respecté dans son métier. Ce qui peut amener une certaine satisfaction personnelle bien sûr, car il va sans dire que l’investissement de temps et de finances ne sont pas toujours comptabilisés tellement ils sont importants. En général, le culte de soi n’est pas le sujet le plus présent chez ses gens là car leurs têtes sont toujours dans les étoiles avec leurs rêves et leurs idées créatrices. A la différence d’un monsieur tout le monde qui n’a pas encore découvert ses propres talents et qui, je l’espère, finira par se trouver un jour…

STEVE SHEHAN : « … sans la rencontre avec les autres, je ne suis rien…  » – Documentaire magnifique qui raconte l’histoire de ce percussionniste et joueur de HandPan qui collabore depuis toujours avec les plus grands musiciens du monde. Dans ce documentaire, il parle du Hang (à la 7ème et 17ème minute) et de sa démarche de recherche musicale…
  • 3. Ma troisième approche a été d’identifier le travail d’un artiste connu auprès du grand public.

Le paramètre qui m’a le plus choqué a été de m’apercevoir qu’il peut y avoir un gros abruti qui réussisse. Eh oui, ça existe… lol ! Mais derrière ça, se cache un homme qui bosse et qui aime ce qu’il fait. Le fait qu’il laisse son égo prendre le dessus, reste son problème, pas le mien. Perso, je pense que c’est le fait d’être sur-médiatisé, ainsi que de rencontrer des fans tous les jours qui l’ont mis sur un système de défensive qui peut déclencher des comportements étranges et le rendre excessif parfois. Donc j’ai accepté avec le temps, qu’il y a l’artiste et le bonhomme. Ce qui m’a amené à collaborer avec des artistes connus et avec qui, humainement, je ne ressentais rien. Mais j’ai fait le taf comme on dit. Mais ça reste des exceptions rares quand même.

L’artiste connu a travaillé sur plusieurs paramètres qu’il a réussi à gérer en même temps. Et ceci grâce à une équipe qui l’entoure et à commencer par un emploi du temps draconien qu’il respecte à la lettre. Ensuite le fait de s’imposer un minimum de travail et de répétitions sur l’instrument concerné. Que ce soit le Handpan, le Didgeridoo, le Chant ou autre. Le travail et l’assiduité sont les vecteurs premiers et révélateurs d’une réussite émergente.

  • 4. Le contact avec son prochain = ZE clé du succès !

Le mot « contact » veut bien sûr dire que si je veux atteindre mes objectifs, plus ou moins ambitieux, je dois m’exposer afin de créer un besoin chez un média, une production ou une entreprise, de me recevoir pour me permettre de parler de mon art et de les instruire avec.

Depuis plus de 20 ans, j’ai toujours sur moi de beaux flyers explicatifs de mon travail en format A5. Ça tient dans une poche, et c’est mieux qu’une carte de visite je pense. La carte de visite finissant toujours au fond d’un carnet, d’un tiroir où d’une machine à laver.

C’est souvent ce petit réflexe de donner un flyer à des gens, avec qui j’ai échangé quelques mots au coin d’une rue, qui m’a amené à faire des rencontres incroyables, et qui m’ont permis parfois de me retrouver à l’antenne d’une télé, radio nationale ou privé en quelques heures. C’est tellement fou qu’on a du mal à y croire, et pourtant ça m’est arrivé plus d’une fois !

  • 5. Et le CROWDFOUDING alors ? 

Le crowdfounding, ou financement participatif fonctionne, c’est sûr. Maintenant selon moi, c’est un leurre que de compter QUE sur le financement participatif. Car j’ai vu des amis musiciens autour de moi le faire… et se transformer en de véritables commerciaux du jour au lendemain ! Il a fallu que j’aille les voir d’ailleurs, pour leur demander d’arrêter de me harceler avec leurs sms de relance et tout le blabla qui va avec. Situation délicate à gérer parfois car ce n’était pas évident de leurs dire que j’avais une vie de famille à gérer et que leurs albums étaient leur histoire et pas la mienne, même si j’étais content qu’ils se lancent. Le crowdfounding aide, mais n’empêche pas qu’il faut quand même s’exposer et démarcher les médias et distributions ensuite pour accéder à un public plus large.

DONC ?

Il est vrai que le Didgeridoo et le Handpan sont encore loin d’être connu comme le Rock’n roll, le Blues ou Jazz. Car ces instruments sont très jeunes dans l’histoire de la musique, avec des mélanges que certains osent faire. A l’heure actuelle, j’ai l’impression qu’il y a un problème de taille qui peut freiner l’évolution de ces instruments : c’est l’égo des artistes qui le jouent.

J’ai conscience que c’est compliqué à dire, mais c’est un énorme chemin que de vouloir réussir, et je le comprends. Pour moi la solution pour faire avancer l’instrument de manière rapide est d’avoir des gens engagés autour de soi. Des gens qui osent s’attaquer à des monstres dans la musique, comme démarcher les grandes maisons de disques. Et de ne pas avoir peur du « non » et de continuer encore et encore !  De faire des covers de chansons mondialement connues comme l’a fait David CHARRIER lorsqu’il s’est attaqué à la chanson « MAD WORLD » du groupe Tears for Fears… bravo David !  Et dire que je lui ai reproché de l’avoir fait… quel abruti j’ai été. Alors que moi-même j’ai eu cette démarche avec l’Avé Maria de Gounot, et le Boléro de Ravel.

Oser travailler et économiser pour ensuite mettre la main au porte-monnaie pour se payer ses instruments de qualité, des répétitions et ses séances d’enregistrements de chansons, et ensuite pouvoir les faire écouter à ces maisons de disques et radios justement. Là est le challenge !

CONCLUSION :

Que faut-il faire exactement pour être connu ?  Travailler. C’est sûr et sans équivoque la meilleure solution. Ensuite distribuer son travail avec la conviction que votre intention est juste et bonne, car les sonorités du Handpan et du Didgeridoo sont belles et apportent quelque chose de positif à celles et ceux qui l’écoutent.

Il y a un paramètre dans tout ça qui est incontournable et surtout incontrôlable : être au bon endroit au bon moment pour y faire peut-être LA RENCONTRE !  Peut-être avec le Directeur Artistique ou le producteur que vous attendiez… Mais sans démarche de votre part, cette rencontre n’aura pas lieu, forcément !

Donc LET’S GO !

Par |2020-02-07T09:16:55+01:00février 5th, 2020|Blog Music|2 Commentaires

Follow and discover the DIDJAMAN univers !

À propos de l'auteur :

Raphaël Didjaman était d’abord saxophoniste et Deejay jusqu’à l’âge de 27 ans, il a tout plaqué un jour pour partir en Australie. Sur ces terres originelles, il a découvert le didgeridoo. A l‘écoute de rites aborigènes, il a senti que cet instrument serait au cœur de tous les changements que connaîtrait sa vie… C‘était en 1995.

2 Commentaires

  1. flo del mundo 7 février 2020 à 19 h 17 min - Répondre

    Au fond à ton vraiment envie de ça ? Personnellement c’est ce coté « familliale » que j’aime dans ces instruments lors des petits rassemblements, ou rapidement ont rencontrent plein de personnes chouette humble, qui hésitent pas à se donner des conseils… C’est top de pouvoir échanger avec des grands joueur comme Adèle , Zalem, Gauthier en didg, ou Jeremy Nattagh et bien d’autre tranquillement à un festival sans que il y est ce coté « star système » comme on peu le voir dans les autres styles de musiques (les « stars » d’un coté et la foule de l’autre….) Ca me fait penser aux petits villages sympa typiques qui un jour deviennent des lieux hyper touristique , et qui du coup changent complétement… Sans compter qu’une fois qu’un joueur est connu, on est toujours comparé à lui et les personnes plutôt que de chercher leurs voix, bien souvent ce mettent à travailler les « standards » d’un joueur plutôt que de chercher leurs propre voix…. Donc je souhaite aux joueurs de didg et de handpan du succès et de la réussite, oui, mais un succès humain, loin de l’idéologie du succès mondialisé et du star système. De toute façon ces histoires de « réussite commerciale » avec tous leurs programmes tv et autres, çela semble appartenir à un monde d’un autre temps… En tout cas perso, un rassemblement de million de personnes au stade de France pour écouter du didg et du handpan, ça me fait pas rêver…

    • Raphael Didjaman 10 février 2020 à 23 h 12 min - Répondre

      Bonjour Flo,

      je comprends bien ton point de vue, mais l’un n’empêche pas l’autre en fait… on peut remplir des stades et être accessible lors d’un rassemblement plus intime je pense; ça s’appelle être humain… 😉

      Raphaël Didjaman.

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Why are the famous artists of Didgeridoo and Handpan rare ?

Why are the famous artists of Didgeridoo and Handpan rare ?

Why are there very few players like HANG MASSIVE, David CHARRIER or ZALEM who have millions of views on Youtube and who are in demand around the world to play at festivals ?

Because they work hard and just expose themselves! I like the term « quite simply« , because behind that hides an unlimited investment! Thousands of hours… heads down with the sole objective: to move forward !

So why are there very few well-known artists representing the Didgeridoo and the Handpan on the world music market ? I have lived and thought didgeridoo for over 25 years. And this question has been on my mind for the past 5 years. It is obvious that by working with several types of musicians and artists for all these years, I realized that success has many facets. Let me explain myself in several points.

  • 1. My first approach was to ask myself the following question: « What is success? The success ? « 

I noticed that there are many different views on this approach. It will depend on the person himself, in relation to his experience. People see it as simply being known. Others will see it as being wealthy. I say and specify financially wealthy, because many consider that wealth is internal above all, then external. Personally, I think I am one of the people who share their knowledge and who will gain financial stability from it at some point. Clearly, I teach didgeridoo courses and I ask for money in exchange. What is called being a « teacher« . It’s a way of working in itself that is a tool to make yourself known as well, but rather word of mouth you will say. It’s up to everyone to take the path they feel best. Fortunately Youtube has become an alternative to all trades today. This allows each of us to communicate about our passions and professions.

  • 2. My second approach was to observe the attitude of people who are recognized.

I say well recognized because the term « recognized » is more identified as someone committed and respected in his profession. Which can bring some personal satisfaction of course, because it goes without saying that the investment of time and finances are not always counted so important. In general, self-worship is not the most common subject among its people there because their heads are always in the stars with their dreams and creative ideas. Unlike a gentleman everyone who has not yet discovered his own talents and who, I hope, will eventually find himself one day…

STEVE SHEHAN : « … without meeting with others, I am nothing…  » – Magnificent documentary that tells the story of this percussionist and HandPan player who has always collaborated with the greatest musicians in the world. In this documentary, he talks about the Hang (in the 7th and 17th minutes) and his approach to musical research…
  • 3. My third approach was to identify the work of an artist known to the general public.

The parameter that shocked me most was to realize that there can be a big asshole who succeeds. Yes, it exists… lol ! But behind this there is a man who works and loves what he does. The fact that he lets his ego take over remains his problem, not mine. Personally, I think it’s about being over-publicized, as well as meeting fans every day who put it on a defensive system that can trigger strange behaviors and make it excessive sometimes. So I accepted over time, that there is the artist and the guy. Which led me to collaborate with famous artists and with whom, humanly, I felt nothing. But I did the job as they say. But these are rare exceptions anyway.

The famous artist worked on several parameters that he managed to manage at the same time. And this thanks to a team that surrounds him and starting with a draconian timetable that he respects to the letter. Then the fact of imposing a minimum of work and repetitions on the instrument concerned. Whether Handpan, Didgeridoo, Chant or whatever. Work and attendance are the primary and revealing vectors of emerging success.

  • 4. Contact with your neighbor = ZE key to success !

The word « contact » of course means that if I want to reach my more or less ambitious goals, I have to expose myself in order to create a need in a media, a production or a company, to receive me to allow me to speak of my art and to educate them with.

For over 20 years, I have always had beautiful flyers explaining my work in A5 format. It fits in a pocket, and it’s better than a business card I think. The business card always ends at the bottom of a notebook, a drawer or a washing machine.

It is often this little reflex to give a flyer to people, with whom I exchanged a few words at the corner of a street, which led me to make incredible meetings, and which sometimes allowed me to me find the antenna of a TV, national or private radio in a few hours. It’s so crazy that it is hard to believe, and yet it has happened to me more than once !

  • 5. What about CROWDFOUDING ?

Crowdfunding works, for sure. Now, in my opinion, it is a sham to rely ONLY ON crowdfunding. Because I saw musician friends around me doing it… and turning into real sales people overnight ! I had to go see them from elsewhere, to ask them to stop harassing me with their follow-up sms and all the blah that goes with it. Tricky situation to manage sometimes because it was not easy to tell them that I had a family life to manage and that their albums were their story and not mine, even if I was happy that they launched. Crowdfounding helps, but does not prevent that it is necessary nevertheless to expose oneself and canvass the media and distributions then to reach a wider audience.

THEREFORE ?

It is true that Didgeridoo and Handpan are still far from being known as Rock’n roll, Blues or Jazz. Because these instruments are very young in the history of music, with mixtures that some dare to make. At present, I have the impression that there is a problem of size which can slow down the evolution of these instruments: it is the ego of the artists who play it.

I realize that it is complicated to say, but it is a huge path to want to succeed, and I understand that. For me the solution to move the instrument forward quickly is to have people engaged around you. People who dare to attack monsters in music, such as canvassing major record labels. And don’t be afraid of the « no » and go on and on! To make covers of world famous songs as did David CHARRIER when he tackled the song « MAD WORLD » by the group Tears for Fears… well done David! And to say that I blamed him for doing it… what a moron I was. While I myself had this approach with Avé Maria de Gounot, and Bolero de Ravel.

Dare to work and save and then put your hand in the wallet to pay for its quality instruments, rehearsals and sessions of song recordings, and then be able to listen to them from these record companies and radios. Therein lies the challenge !

CONCLUSION :

What exactly must you do to be known ? To work. It is safe and unequivocal the best solution. Then distribute your work with the conviction that your intention is right and good, because the sounds of the Handpan and Didgeridoo are beautiful and bring something positive to those who listen to it.

There is one parameter in all this that is essential and above all uncontrollable : to be in the right place at the right time to perhaps meet there !  Perhaps with the Art Director or the producer that you were waiting for… But without any action on your part, this meeting will not necessarily take place !

So LET’S GO !

Par |2020-02-07T09:22:23+01:00février 5th, 2020|Blog Music, Music BLOG|0 commentaire

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Raphaël Didjaman était d’abord saxophoniste et Deejay jusqu’à l’âge de 27 ans, il a tout plaqué un jour pour partir en Australie. Sur ces terres originelles, il a découvert le didgeridoo. A l‘écoute de rites aborigènes, il a senti que cet instrument serait au cœur de tous les changements que connaîtrait sa vie… C‘était en 1995.

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